Souvent, les pierres sur nos chemins sont utilisées
Comme métaphores
Des obstacles dans nos vies, des coups d’arrêt
Qui rendraient plus fort.

Le gravier dans la chaussure
Le rocher sur lequel on bute
Les éraflures, les blessures
Traces de chaque chute.

Les pierres sur le chemin ne font pas toujours trébucher
Parfois elles interpellent
Comme si elles avaient un message à partager
Une lettre surnaturelle.

Qu’as-tu à me dire de moi en cet instant ?
A quel moment de ma vie apparais-tu ?
Quel sens donnes-tu à mon présent ?
Que dois-je voir que je ne vois plus ?

Cette pause sur le chemin, comme pour admirer une fleur
Peut être source d’émerveillement
Il n’est pas nécessaire de traverser des affres de douleur
Pour recevoir un enseignement.

Toi le passant pressé
La passante désinvolte
Baisse ou lève le nez
Un message virevolte

Il n’aura de sens que pour toi
Garde-le dans ta poche
Comme une douceur pour les fois
Où tu croiseras une roche.

Mère et amante
Fille et grand-mère
Lignée de femmes
De la Terre aux étoiles
Gardienne du foyer sacré
Honorée et blessée
Porteuse d’Amour
Accoucheuse de Vie

Ma gratitude est immense

Femme des maisons célestes
De l’univers terrestre
Des temples anciens
Des bois majestueux
Pour la braise sous la cendre
Pour l’amour sous les larmes
Pour tes bras ouverts qui saignent
Pour ta force qui accompagne.

Je vénère ta puissance.

A chaque mère de chaque lignée
A chaque déesse honorée
A chaque prêtresse dévouée
A chaque guerrière déchaînée
A chaque amante dans les draps froissés
A chaque jeune fille au cœur enjoué
A chaque ancienne à la mémoire sacrée
A chaque femme-lotus déployée

Je rends grâce.

Une plume blanche sur le sable
Au reflet bleuté de la mer.
Est-ce toi qui l’as faite tomber 
Que je la trouve dans mon errance ?
Est-ce toi qui me signifies ta présence
Que je m’en trouve ainsi réconforté ?
Ou bien n’est-ce qu’une plume…

Cette plume blanche sur le sable
Au reflet bleuté de la mer
Je veux croire que c’est toi qui me parles
Du monde où maintenant tu es
Que tu me pardonnes, par ce présent
Ce rendez-vous manqué de nos adieux
Cette étreinte ultime à jamais absente.

Cette plume blanche sur le sable
Au reflet bleuté de la mer
Je n’ose la prendre entre mes doigts.
Accroupi face à elle, j’attends
Qu’elle me souffle tes mots
Qu’elle s’envole dans mon cou
Pour y déposer tes caresses.

Cette plume blanche sur le sable
Au reflet bleuté de la mer
Me tire l’eau des yeux, lentement
Comme une source retrouve son chemin.
Ce n’est pas du chagrin, non
Juste ta main qui entoure mon cœur
Et l’étreint tout en douceur.

Cette plume blanche sur le sable
Au reflet bleuté de la mer
Posée sur mon errance du matin
C’est ton amour qui me secoue
Me sort de ma torpeur mélancolique
Un sourire large sur mes larmes
Et ta douceur à jamais ancrée.